• C'est en lisant le témoignage de M. Obeid sur l'assassinat de son grand-père Saïd, que j'ai voulu dénoncer l'absurdité d'une guerre fratricide. La guerre d'Algérie. 

    Comme tant d'autres soldats venus d'ailleurs, non pas citoyens français mais réserves de l'empire colonial, Saïd s'est battu sur le front contre l' Allemagne nazie, pour que nous puissions naître libres ici, en France, aujourd'hui. Certains ont sacrifié leur vie; d'autres, comme lui, en sont revenus, avec " le souvenir de l'héroïsme le plus pur et de la fraternité qui toujours régna dans les rangs de l'armée d' Afrique " comme le souligna le Maréchal Juin. 

    Mais c'est sur sa terre, à Maatka, que, devenu résistant pour que sa patrie soit libre aussi, l'armée française a retourné ses armes. Fusillé au coeur de son village, devant son épouse et son petit garçon, il fut laissé tel quel, avec l'interdiction pour les habitants de  l'inhumer.

    Je lui rends hommage aujourd'hui, en tant que citoyenne française, en tant qu'artiste luttant contre l'oubli et contre l'injustice. 

    J'ai repris volontairement le thème de l'affiche de propagande anti-rebelle : 'Tout le monde parle, le rebelle abandonne" et transforme le titre de façon à ce que tout le monde parle de ces résistants en leur terre, qui se sont battus en héros, à des fins légitimes.

     

    Atelier Art - Cré'Art

                                                                                  Tout le monde parle, Saïd.  116 x 80 cm. Janvier 2011  Coll.privée

     


    votre commentaire